Emmanuelle Khanh à travers les âges
En 1971, les premières lunettes Emmanuelle Khanh sont dévoilées au grand publique. La créatrice s’associe à l’époque avec l’un des meilleurs ateliers jurassiens, celui d’Henri Guillet. Elle imagine un catalogue de montures au design marqué, de tailles volumineuses et aux couleurs audacieuses. Ce fut l’une des premières créatrices à désigner les montures comme un réel accessoire de mode à l’instar d’une prothèse médicale. Elle rend hommage à l’artisanat lunetier de façon unique en intégrant à ses créations des matières originales comme des fourrures ou peaux, des strass, émaux ou encore en incrustant des décorations en métal de façon unique.
La première boutique Emmanuelle Khanh est inaugurée en 1977, à Paris, Rue de Tournon, dans le 6eArrondissement de la capitale. La créatrice y commercialise une ligne de bijoux, ou encore des chapeaux, gants ou sacs en plus du prêt à porter et des lunettes.
En 1990, au plus grand regret des consommateurs, la maison s’éteint petit à petit et vient à cesser son activité. Ce n’est qu’en 2012 qu’Emmanuelle Khanh signe son grand retour. Les plus grands classiques de la maison sont réédités et sont fabriqués dans l’Atelier Jurassien, ou Madame Khanh avait l’habitude de collaborer à l’époque du lancement.
En 2016, Eva Gaumé est nommée Directrice Artistique chez Emmanuelle Khanh. Elle tient à pérenniser l’histoire ainsi que la philosophie de l’époque en y ajoutant sa touche personnelle.
Pour fêter ses 50 ans en 2019, la maison invente son propre monogramme designer en étroite collaboration avec le célèbre studio de design Dream Office. C’est alors une nouvelle signature, qui rend merveilleusement hommage à la dimension de la maison Emmanuelle Khanh. C’est dans la même année qu’Eva Gaumé dévoile au grand public sa première collection destinée à la gent masculine. Cette collection reprend les codes de la collection jusqu’alors destinée exclusivement aux femmes.
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Emmanuelle Khanh fait ses premiers pas dans l’univers de la mode en tant que mannequin cabine pour deux maisons de luxe iconiques : Givenchy et Balenciaga. En 1957, la jeune femme épouse le fameux designer et ingénieur Quasar Khanh. Celui-ci deviendra mondialement célèbre pour ses créations en vinyle gonflable.
A l’aube des années 60, Madame Khanh se tourne vers le grand monde du stylisme. Elle agit de façon visionnaire et saisit une époque en pleine mutation ou les corps des femmes se libèrent et la mode se démocratise. C’est dans la même décennie qu’Emmanuelle Khanh fut la première femme à dessiner des modèles pour la section créatrice du catalogue La Redoute. Elle côtoie également le magazine Elle, celui-ci lui consacre ses premiers éditos. Elle réalise également quelques collaborations avec des marques à l’époque iconiques comme Cacharel ou Missoni.
En 1969, Madame Khanh dévoile sa propre marque de prêt à porter féminin. A l’époque, elle est convaincue que la mode se doit de sortir des salons parisiens consacrés à la haute couture. Inspirée par son époux Quasar Khanh, elle révolution l’industrie de la mode grâce à des formes portées avec aisance ou à des matières que l’on ne trouve nulle part ailleurs comme le jean ou le plastique. Elle définit un vestiaire unique en alliant le tout à la broderie et la maille. Le sucées prit immédiatement.
Elle créée sa propre marque de lunettes en 1971 en imaginant une ligne de montures marquées, au design volumineux. Elle joue avec les couleurs et les matières, ce fut à l’époque une révolution à travers l’industrie lunetière.
En 1986, Emmanuelle Khanh est décorée Chevalier des Arts et des Lettres afin de la récompenser pour ses créations qui ont apporté un rayonnement des arts en France et dans le monde.
Madame Khanh décède à Paris en 2017, elle lègue aux générations futures un état d’esprit audacieux ainsi que la volonté de concilier l’élégance et la force des femmes.